Mardi 8 mai
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La représentation des supplices de tout temps a marqué l'humanité, laissant des
traces indélébiles dans l'inconscient collectif. Selon Roland
Villeneuve, durant l'Inquisition, les procès
en sorcellerie, « le recours à d'étonnants procédés
de recherche de preuves mêle l'érotisme le plus morbide
au sadisme le plus raffiné ». Selon
Mo :« Ce n'est pas un hasard si le fantasme de l'Inquisition et du bûcher est si répandu chez les soumis » Mo étant un homme dominateur pratiquant des jeux BDSM, il n'a pas
spécifié que les hommes dominés partagaient, aussi, les mêmes fantasmes. C'est bien l'érotisme morbide, sous-jacent et le sadisme le plus raffiné dont parle Roland Villeneuve qui a donné naissance à un fantasme originaire. Dans son livre le « musée des
supplices ». Roland Villeneuve publie de
nombreuses gravures anciennes. Il démontre comment les artistes ont transcendé les supplices enœuvre d'art. Dans la majorité de ces supplices, les victimes sont
immobilisées, attachées, crucifiées, étirées. Certaines sont seulement attachées et meurent d'épuisement, d'autres sont attachées et torturées.
Toujours selon Roland Villeneuve, lors des exécutions, aussi paradoxal que cela puisse
paraître, « Certains couraient débordant d'enthousiasme, au-devant de la mort ». Car, parfois la douleur, le châtiment annoncé, la peur, transformaient comme par magie l'horreur
en extase. La douleur devenant extatique et
sexuelle. Michel Foucault cite le cas de François
Billiard 1772, il s'était poudré, frisé, s'était offert une paire d'escarpins neufs. « L'écriteau qu'il portait sur la poitrine s'étant dérangé, on a remarqué qu'il le
rectifiait »
D'après Theodor Reik, « l'autopunition pour les premiers moines chrétiens et
les acètes, devient un moyen d'excitation sexuelle. L'augmentation de la souffrance produit l'extase. L'Église est amenée à défendre des pratiques expiatoires trop sévères parce qu'elles
aboutissent fréquemment à la satisfaction sexuelle. (...) »
Plusieurs scènes aperçues, vécues ont suscité la sexualité de Sacher-Masoch : « Déjà, enfant, j’avais, pour le genre cruel,
une préférence marquée, accompagnée de frissons mystérieux et de volupté (...). Je dévorais les légendes des saints et la lecture des tourments endurés par les martyrs me jetait dans un état
fiévreux... » Sacher-Masoch en parle pour la première fois dans la Revue bleue. Les fabricants d'objets érotiques se sont adaptés à la demande des pratiquants du bondage et des
sexualités plurielles « ceintures de chasteté » « cage à forme humaine » (vierge de Nuremberg) « menottes de forçats, de galériens » « camisoles de
force ». Tous ce que l'humanité a utilisé pour supplicier, contraindre l'Hommes est copié de façon caricaturale. Pour servir, non plus à l'asservissement social de l'individu, mais à des
jeux sexuels ayant pour base le consentement des partenaires. Les peintres, les grands maîtres, plus récemment des artistes comme Eric Stanton, John Willie, Le photographe Charles-François Jeandel se sont inspirés de l'Inquisition et
représentent des supliciés ludiques, attachés emprisonnés, par des accessoires copiés sur ceux des tortures ancestrales. Ces mêmes artistes ont suscité des fantasmes originaires aux aficionados des sexualités
plurielles.